ProTeam Philippe Gilbert: « Le coureur qui restera le plus longtemps sur ses deux roues remportera Paris-Roubaix »

Précédents vainqueurs Gilbert et Degenkolb parlent de la 118ième édition de Paris-Roubaix.
Race 02 octobre 2021

C’était le 14 avril 2019, la date de la dernière édition de Paris-Roubaix. Philippe Gilbert, aujourd’hui chez Lotto Soudal, soulevait alors le premier pavé de sa carrière. Près de trente mois plus tard, les coureurs sont de retour dans « l’Enfer du Nord » pour la 118ème édition de Paris-Roubaix. Samedi se déroulera la toute première édition de Paris-Roubaix Femmes, avant de laisser place dimanche à la course des hommes, disputée sur 257 kilomètres et quelque 30 secteurs pavés. De plus, la météo annoncée entre Compiègne et Roubaix risque bien de rendre cette édition particulièrement épique. 

« Ça fait bizarre de penser qu’après deux ans et demi, je suis toujours le dernier vainqueur de Paris-Roubaix », commence Philippe Gilbert. « C’est toujours un honneur de porter le dossard numéro un, et ça l’est encore plus sur une course comme Paris-Roubaix. Malgré ce numéro, je ferai pas partie des favoris dimanche. Je serai au départ sans aucune pression, je veux avant tout prendre du plaisir. »

Après une première reconnaissance sur des pavés glissants, Gilbert peut l’affirmer: après une longue attente, on aura droit à une édition mémorable de Paris-Roubaix. 

« Certains secteurs sont dangereusement glissants, ce sera le chaos. J’ai déjà connu la neige, le froid ou les chaleurs extrêmes, mais je n’ai jamais couru dans une telle boue, ce sera donc une première pour moi aussi. On ne peut pas vraiment comparer cela à du cyclo-cross car la surface et le type de pneus sont différents. J’ai regardé quelques images de 2002, la dernière édition humide de Paris-Roubaix. Personne n’allait réellement vite sur les pavés. Conclusion: ce n’est pas celui qui ira le plus vite, mais bien celui qui restera sur ses deux roues le plus longtemps qui remportera Paris-Roubaix. »

(Lire plus sous la photo.)

Philippe Gilbert a remporté la « Reine des Classiques » en 2019, mais le Belge ne se considère pourtant pas comme un spécialiste de Paris-Roubaix.

« Je n’ai en fait pas beaucoup d’expérience à Paris-Roubaix puisqu’il ne s’agit que de ma quatrième participation. Je suis donc tout sauf un expert et je peux apprendre encore beaucoup de choses auprès de mes coéquipiers. Je réalise maintenant toute l’importance de l’équipe à Roubaix. Plus tu as d’équipiers avec toi, plus grandes sont tes chances de gagner. C’est une règle qui s’applique dans beaucoup de courses, mais c’est encore plus vrai à Paris-Roubaix. L’Enfer du Nord est une épreuve qui peut réserver son lot de surprises et l’échappée matinale dispose bien souvent de plus d’opportunités. On assiste donc toujours à une bagarre intense pour intégrer le groupe de tête et avec le vent de dos annoncé ce dimanche, les cent premiers kilomètres risquent de filer à un train d’enfer », conclut Philippe Gilbert.

John Degenkolb a lui aussi déjà goûté à la victoire dans Paris-Roubaix. En 2015, l’Allemand était en effet monté sur la plus haute marche du podium. Une chute lors des championnats du monde en Flandres la semaine passée est venue perturber sa préparation pour ce qui reste sa course favorite.

« Je suis tout d’abord très heureux de pouvoir être au départ dimanche », explique John Degenkolb. « J’avais encore fort mal en début de semaine, mais j’ai vite récupéré. J’ai pu faire quelques sorties et je me sens mieux de jour en jour. Malgré tout, cette chute me force à revoir mes ambitions à la baisse. Cependant, avec la météo annoncée ce week-end, je ne raterais cette journée épique pour rien au monde. Dans une carrière de 10 ans où je n’ai manqué aucune édition, je me devais d’être présent pour ce Paris-Roubaix sous la pluie. J’ai hâte d’y être même si, comme tout le monde, j’ai quelques appréhensions. Le spectacle sera très certainement au rendez-vous, il sera important de bien choisir ses trajectoires. Si tu dois changer de ligne ne serait-ce qu’une fois, c’est déjà fini. Les coureurs qui choisiront les meilleures trajectoires et qui maîtriseront le mieux leur machine auront plus de chances de rester sur leurs deux roues. »

Images: Facepeeters.

Dans cet article